L'homme est-il psychologiquement prêt pour un revenu de base inconditionnel ?

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Inscription: 17.07.2009
L'homme est-il psychologiquement prêt pour un revenu de base inconditionnel ?

Je viens de regarder une vidéo du sociologue Loïc Wacquant extraite du film "Danger travail" de Pierre Carles :

 

Wacquant évoque la sacralisation du travail et le cloisonnement mental dont souffre l'homme, cloisonnement qui amène à croire qu'un autre système que celui qu'il connait ne peut exister.

Il souligne à quel point les médias, la presse, sont en général les soutiens de ce cloisonnement, nous abreuvant presque en permancence de la nécessité de plus de "croissance".

 A voir!

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Inscription: 26.09.2008
Pour la plupart d'entre nous,

Pour la plupart d'entre nous, la retraite sonne la fin du travail obligé (le fléau) et inaugue une période nouvelle, celle du travail volontaire (le bienfait). Il y a bien des exceptions, notamment si le travail obligé correspond au travail que l'on veut faire, mais elles restent assez rares.


Il est un peu triste que pour cette majorité, le bienfait du travail ne commence que si tard dans la vie et reste généralement confiné aux activités bénévoles (comme si sans rétribution, ce n'était pas un vrai travail). Le but du revenu de base inconditionnel est de mettre fin à ce fléau et de transformer toute activité payée en travail volontaire, c'est-à-dire en bienfait. Cela peut tenir soit au montant du salaire, soit à la nature du travail, mais l'apport essentiel du revenu de base est de permettre le choix.

 

En ce sens, le revenu de base devrait peu à peu transformer le fléau en bienfait. Les limitations du temps libre liées à un travail choisi seront acceptées parce que répondant à un but que l'on s'est fixé ou à un engagement que l'on a pris librement. C'est le sens de la liberté du travail rendue possible grâce au revenu de base, dans la mesure où ce dernier assure l'existence. Dans ces conditions, le pur "temps libre" ou "loisir" perd une bonne partie de son charme: on se fait plaisir par notre activité et non plus seulement par notre consommation.

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Christophe Schouwey (non vérifié)
Merci de lancer ce débat. Je

Merci de lancer ce débat.

Je tiens à signaler un phénomène inexpliqué par la science: le changement hormonal de la retraite.

Une personne normale qui n'a pas de travail s'ennuie, tourne en rond toute la journée, boit trop d'alcool et déprime. En revanche, un retraité fait du sport, lit, s'occupe de ses petits enfants et est tout content d'avoir du temps.

Il serait intéressant de découvrir pourquoi le temps libre, fléau insupportable pour les moins de 65 ans, devient tout à coup un bienfait.

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Inscription: 02.09.2009
Pourquoi pas ?

Pourquoi les habitants de la Suisse ne seraient-ils pas prêts psychologiquement  pour un revenu de base ?

 

Déjà maintenant, un grand nombre d'entre eux reçoivent des prestations sociales qui ressemblent à un revenu inconditionnel de base, du point de vue psychologique si ce n'est du point de vue juridique et économique. Et c'est parfaitement bien accepté par les bénéficiaires comme par la population!

 

Par exemple les allocations familiales : elles sont dues simplement parce que l'enfant existe, elles sont versées aux riches comme aux pauvres. Personne ne s'en offusque !

 

Quant aux retraités, ils reçoivent une rente AVS même s'ils ont très  peu cotisé. C'est un revenu presque inconditionnel, pas tout à fait, parce que le montant dépend dans une certaine mesure de la carrière professionnelle.

 

Nombreuses sont les personnes âgées qui reçoivent les Prestations complémentaires – une rente qui complète celle de l'AVS à concurrence du minimum vital. Ce revenu n'est pas inconditionnel, puisqu'il y a des conditions de revenu et de fortune, et que le formulaire à remplir est assez redoutable. Cependant, du point de vue psychologique, une fois que les démarches ont été faites pour l'obtenir, les Prestations complémentaires sont perçues comme un revenu inconditionnel auquel on a droit en tant que personne humaine.

 

 

 

 

Eva Duchemin
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Inscription: 02.09.2009
Re: L'homme est-il psychologiquement prêt pour un revenu de ...

 

Non, l'homme n'est certainement pas prêt pour un revenu inconditionnel de base: quand on a soi-même travaillé dur, c'est révoltant de voir une personnes qui ne le mérite pas recevoir un revenu de base. Cette difficulté psychologique est exprimée dans un récit fort ancien :
 
"Un propriétaire sortit tôt le matin afin d'engager des ouvriers pour sa vigne. Il fut d'accord de leur payer le salaire habituel, une pièce d'argent par jour, et les envoya travailler dans sa vigne.
 
Il sortit de nouveau à neuf heures du matin et en vit d'autres qui se tenaient sur la place sans rien faire. Il leur dit : " Allez, vous aussi, travailler dans ma vigne et je vous donnerai un juste salaire." Et ils y allèrent.
 
Le propriétaire sortit encore à midi, puis à trois heures de l'après-midi, et fit de même. Enfin, vers cinq heures du soir, il sortit et trouva d'autres hommes qui se tenaient encore sur la place. Il leur demanda : "Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans rien faire ?" "Parce que personne ne nous a engagés", répondirent-ils. Il leur dit : "Et bien allez, vous aussi, travailler dans ma vigne."
 
Quand vint le soir, le propriétaire de la vigne dit à son contremaître : "Appelle les ouvriers et paie-leur leur salaire, en commençant par ceux qui ont été engagés en dernier et en terminant par ceux qui ont été engagés en premier." Ceux qui s'étaient mis au travail à cinq heures du soir vinrent alors et reçurent chacun une pièce d'argent.
 
Quand ceux qui avaient été engagés en premier vinrent, ils pensèrent qu'ils recevraient plus; mais on leur remit aussi à chacun une pièce d'argent. En la recevant, ils s'indignaient contre le propriétaire et disaient : "Ces ouvriers engagés en dernier n'ont travaillé qu'une heure et tu les as payés comme nous qui avons supporté la fatigue d'une journée entière de travail sous un soleil brûlant !"
 
Mais le propriétaire répondit à l'un d'eux : " Mon ami, je ne t'ai pas trompé. Tu as été d'accord de travailler pour une pièce d'argent par jour, n'est-ce pas ? Prends donc ton salaire et va-t-en. Je veux donner à cet homme qui a été engagé en dernier autant qu'à toi. N'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon argent ? Ou bien es-tu jaloux parce que je suis bon ? "
 
C'est une parabole de Jésus, rapportée par l'évangéliste Matthieu. Evidemment, le récit  ne traite pas du tout du revenu de base, ni d'ailleurs du chômage ou de la politique salariale! Mais les réactions des ouvriers agricoles ressemblent fort aux réactions que nous connaissons…
Eva Duchemin
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